vais-je me spécialiser dans la critique de cinéma ? non, je n'écris pas de critiques.

Je veux seulement partager mes bonheurs.

Camille boit des doubles, Camille voit double... et puis elle redouble.

Il y a beaucoup de références à l'alcoolisme dans ce film de Noémie Lvovsky, mais sans y tomber. On en prend ce qui est le mieux, ce qui fait tenir quand on a décidé d'arrêter :

« Donnez moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer,

le courage de changer les choses que je peux,

et la sagesse d’en connaître la différence. »

C'est aussi une maxime bouddhiste, c'est une bonne recette du bonheur. Et c'est ce que fait Camille.

Je passe sur la jouissance de vivre avec elle ce retour dans le passé, avoir l'impression qu'on peut, nous aussi, toucher du doigt tout ce qu'on n'a pas revu depuis tant de temps (oui, il vaut mieux être un peu vieux pour comprendre ce film, l'idéal est de le voir à l'âge de Camille... j'y serai sans trop tarder), l'émotion profonde de pouvoir sentir, une dernière fois, la caresse de la main maternelle sur notre joue... pour en venir au résultat, à la conclusion de cette aventure, que Noémie ne dit pas mais qui se lit bien et qui donne envie de la serrer dans nos bras pour s'en faire une sacrée copine.

Rien ne sert de vouloir changer la vie, ni les autres, ce n'est pas comme ça que tu trouveras le bonheur, tu risques même, si c'est ce que tu cherches absolument à obtenir, de t'y noyer comme dans un whisky double.

La seule chose que tu puisses changer à coup sûr, c'est toi, ton ressenti, les regrets et les remords qui te gâchent la vie.

Camille essaie de faire tout ce qu'elle peut, pour sauver sa mère, pour sauver son couple, pour sauver sa vie. Mais elle ne peut pas grand chose.

Alors finalement, ce qu'elle change, c'est elle.

Elle n'a rien pu sauver, mais elle a pu profiter des belles choses que la vie lui a données. De son adolescence débridée, de ses parents, de ses amours débutantes, de sa mère avant...

Elle a tout vécu pareil, mais finalement, pas pareil... elle l'a VECU. et elle n'a plus de regrets. Il suffit de peu pour être heureux. Embrasser, observer, sentir, aimer... oser.

C'était la première fois que je regardais un film en ayant l'impression d'être au centre, au coeur du décor. J'en suis encore toute chamboulée.

Merci Noémie.

Et longue et belle carrière à Judith Chemla, au rayonnement surnaturel.