J'ai des poils.

J'ai des seins qui fabriquent du lait.

Je suis douée de conscience et de réflexion mais, quoi que je fasse, je ne pourrai jamais vivre sans :

-de la nourriture, complexe, équilibrée, comportant les oligoéléments que la terre et ses habitants sont les seuls à savoir capter parfaitement pour moi. Et je ne dois jamais oublier que :

Pour manger de la viande, il faut tuer un animal.

Pour faire pousser les légumes, il faut respecter la terre et sa vie.

Il faut du temps pour tout cela, quoi qu'il arrive.

Si je le gagne c'est que quelqu'un d'autre le perd pour moi.

Celui-là aussi a droit à mon respect.

Sinon c'est un peu moi que je perds, aujourd'hui ou demain.

-du lien, du contact, sans cesse et à tous les stades de ma vie :

Quand je suis bébé, j'ai besoin d'un corps, de ses mots, de son lait, de sa chaleur, de sa peau, en quasi permanence.

Si je ne l'ai pas, je serai un être en perpétuel manque. Je n'aurai de cesse de compenser ce manque, par la nourriture, par l'alcool, par la cigarette, par la dépendance aux autres ou aux objets.

Quand je grandis, j'ai toujours besoin de caresses, de tendresse, de lien, plus que jamais. Tout ce que je fais est dans ce seul but, même si je n'en suis pas conscient.

Ma vie n'est rien sans les autres.

Les autres m'aiment, m'aident, me soignent, me nourrissent, m'entourent de leurs pensées, et moi je suis tout cela pour eux.

Quand j'écris, ils me lisent. Quand ils parlent, je les écoute. Leur présence nourrit ma réflexion. Mon existence change la leur.

Ces deux pieds sont mes racines.

S'il m'en manque un, je tombe.

Je ne dois jamais laisser s'installer la distance que la société actuelle tente d'insinuer entre :

ma TERRE et moi

ma MERE et moi

A vous, mes semblables.